Pourquoi on se sent « à côté de sa vie »… et comment j’ai commencé à revivre

Christian St-Pierre

Ce que j’aurais aimé lire il y a quelques années

Si tu lis ceci, c’est peut-être parce que tu sens, toi aussi, qu’il y a quelque chose qui ne tourne plus rond. Pas un gros drame, pas une chute spectaculaire… juste une tension qui s’installe sans que tu puisses dire exactement pourquoi. Tu te lèves le matin et le cœur est déjà un peu trop rapide, la mâchoire déjà serrée, comme si ton corps avait commencé la journée sans toi. Tu fonctionnes, tu fais ce qu’il faut, tu souris même, mais tu sens que tu avances un peu à côté de toi. Comme si ton esprit et ton corps n’étaient plus tout à fait alignés.

Le fonctionnement automatique

Je me souviens d’une période précise où j’avais toujours l’impression de courir après quelque chose. Je n’étais jamais vraiment là. Je rentrais le soir, je m’asseyais, et au lieu de me sentir soulagé, j’avais juste envie de me coucher, sans réfléchir. Le cerveau continuait à tourner tout seul, comme un moteur qui refuse de s’éteindre. Je dormais, mais je ne récupérais pas. Je respirais, mais mon souffle restait coincé dans le haut de la poitrine. Tout demandait un peu plus d’énergie qu’avant : mettre la table, répondre à un message, me souvenir pourquoi j’avais ouvert le frigo.

« Rien de grave »… et pourtant

Rien n’avait explosé dans ma vie, et c’était peut-être ça le plus déroutant. On me disait que j’avais l’air en contrôle. Et oui, j’étais en contrôle… mais juste suffisamment pour que personne ne remarque que je m’usais par en dedans. Je me disais que ça allait passer, mais ça ne passait pas. Ça s’étirait. Ça se compactait. Je me sentais ordinaire le jour, épuisé le soir, et pourtant incapable de m’arrêter vraiment.

Le plus dur

Le plus dur, ce n’était pas la fatigue. C’était la sensation d’être seul dans quelque chose que je n’arrivais pas à expliquer. Pas parce que personne ne m’aimait : juste parce que je ne savais pas quoi dire. Je n’avais pas de mots. Je pensais : « Tout le monde gère, pourquoi pas moi ? » Alors j’ai continué. Jusqu’à ce que je n’aie plus la force de continuer “comme avant”.

Quand le corps parle

C’est seulement là que j’ai commencé à remarquer ce que mon corps essayait de me dire depuis longtemps. Que je vivais trop tendu. Que je respirais trop vite. Que je me parlais comme à un employé qu’on pousse. Rien d’extraordinaire, rien de dramatique. Juste… trop. Trop serré. Trop longtemps.

Les premiers minuscules pas

Je n’ai rien changé en grand. J’ai juste commencé à marcher. Pas pour méditer, ni pour performer. Juste marcher, sans but, pour laisser la tête se calmer un peu. C’est étrange à dire, mais sentir mes pieds toucher le sol m’a aidé à revenir dans mon corps. J’ai aussi appris à laisser des choses incomplètes, à accepter que tout ne serait pas réglé dans la journée. Ça m’a pris du temps. Beaucoup. Mais petit à petit, j’ai recommencé à me sentir là. Pas tout le temps. Pas parfaitement. Juste… plus souvent.

Ce que j’aurais voulu entendre

Je n’ai pas de recette. Pas de méthode en cinq étapes. Je peux juste te dire ce que j’aurais aimé entendre à ce moment-là : tu n’es pas fragile. Tu n’es pas en train d’inventer quelque chose. Tu n’es pas seul. Il se peut juste que ton corps réclame de l’espace. Pas des grandes solutions. Pas des retraites au bout du monde. Juste… un peu plus de douceur. Un peu moins d’exigence. Si tu reconnais quelque chose de toi ici, c’est déjà un début.

Petit à petit, réapprendre à être là

Des gestes ordinaires

Je me suis rendu compte que ce qui m’aidait le plus n’avait rien d’exceptionnel. C’était souvent des gestes ordinaires, un peu trop simples pour qu’on leur accorde de l’importance. Mais à cette période-là, je n’avais pas la capacité d’en faire plus. Alors j’acceptais ce que j’étais capable de faire. Certains soirs, c’était simplement de m’étendre dans le bain et laisser l’eau chaude délier quelque chose que je ne savais pas nommer. Pas pour me “soigner”. Juste pour enfin me sentir un peu moins contracté de l’intérieur.

Faire de la place

Je me suis aussi surpris à faire attention à ce que je laissais entrer dans ma vie. Rien de conscient au début. Plutôt un instinct. Je me mettais à couper la télé plus tôt, à laisser mon téléphone dans une autre pièce, à m’éloigner de tout ce qui me faisait sentir plus tendu qu’avant d’y être exposé. Ce n’était pas une règle, juste une façon de dire “pas maintenant” à ce qui demandait trop d’espace dans ma tête.

Revenir à ce qui fait du bien

Avec le temps, j’ai commencé à suivre ce qui me faisait du bien sans essayer d’expliquer pourquoi. Un jour, c’était aller marcher dans le quartier sans but particulier. Un autre, c’était préparer quelque chose de simple à manger, juste parce que ça me permettait de me recentrer un peu. Rien de spectaculaire, mais ce genre de gestes m’a permis de revenir graduellement dans mon corps, dans mon souffle, dans ma vie. Je n’avais pas de plan. Je bricolais. J’essayais. Je me trompais. J’essayais encore.

Comment les plantes sont entrées dans ma vie

Rien de magique, juste du vrai

Par curiosité, j’ai commencé à m’intéresser à certaines pratiques naturelles. Ça ne venait pas d’une quête spirituelle ou d’un besoin de tout transformer. C’était plus intuitif : je me suis mis à remarquer que certaines odeurs m’apaisaient, que certaines plantes m’aidaient à décrocher, que l’eau chaude me faisait du bien quand tout était trop serré dans ma poitrine. Rien de miraculeux. Juste des petits repères qui m’aidaient à ralentir ce qui tournait trop vite.

Explorer sans chercher à comprendre

Petit à petit, j’ai eu envie de comprendre ce qui me faisait du bien — pas pour mettre des mots savants dessus, mais pour pouvoir y revenir quand ça redevenait trop. J’ai découvert l’aromathérapie comme on découvre un refuge : un mélange de souvenirs, de sensations, quelque chose qui ramène à soi sans qu’on ait besoin d’expliquer. J’ai exploré les plantes de la même façon, guidé par ce que je ressentais plus que par ce que je lisais. Et j’ai compris que l’eau — un bain, une douche, même un bol pour les mains — pouvait être un des moyens les plus simples pour relâcher ce qui était pris à l’intérieur.

Pas une méthode — une collection de petits gestes

Ce n’était pas un “protocole”. Ce n’était pas une méthode. C’était juste une collection de petites choses qui, mises ensemble, m’aidaient à retrouver un peu de place en dedans. Et quand quelque chose m’aidait, je le gardais. Quand ça ne m’aidait pas, je passais à autre chose, sans me juger.

Revenir vers soi

Pas devenir meilleur — juste se retrouver

Avec le temps — et vraiment, ça a pris du temps — j’ai commencé à comprendre que tout ça avait un fil commun : revenir vers moi. Pas vers une version meilleure ou optimisée. Juste vers moi. Et ça m’a donné envie de partager ce chemin, parce que je sais à quel point on peut se sentir seul dans ces moments-là.

Pourquoi j’ai créé cet espace

Créer ce site n’a jamais été un projet de marque ou une stratégie. C’était simplement une façon d’ouvrir une porte et de dire : voilà ce qui m’a aidé, si jamais ça peut t’accompagner toi aussi.

Comment sont nés les bains botaniques

Peu à peu, j’ai commencé à créer mes propres mélanges. Rien de scientifique au départ. Juste des essais, des sensations, des ajustements. J’avais besoin que ce soit simple, honnête, sans artifices. Alors je choisissais une poignée de plantes, quelques huiles essentielles, du sel, et je regardais ce que ça changeait en moi. Parfois, rien. Parfois, un léger apaisement, et ça suffisait à me donner envie de continuer.

C’est de cette façon, tranquillement, que mes “bains botaniques” ont commencé à prendre forme. Pas comme un produit — plutôt comme une réponse personnelle. Un moyen de me créer un endroit où mon système pouvait redescendre d’un cran, où je pouvais respirer un peu mieux, dormir un peu plus profondément, me sentir un peu moins tiré de partout.

Et, un jour, je me suis dit : peut-être que je n’ai pas vécu tout ça pour rien. Peut-être que ce que j’ai cherché — et parfois trouvé — pourrait accompagner quelqu’un d’autre sur son propre chemin. Pas comme une vérité. Pas comme une solution unique. Juste comme une possibilité parmi d’autres.

Partager sans promettre

C’est là qu’est né le désir de partager. De rassembler ces découvertes, ces essais, ces petites choses qui m’ont aidé, et d’en faire un espace ouvert, simple, accueillant. Un endroit où l’on ne promet rien, mais où l’on tend la main.

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