Comment je fais ma détox numérique avec les huiles essentielles
Christian St-PierreQuand les écrans saturent, ce n’est pas qu’une histoire de volonté : le corps reste en mode alerte, souffle court, regard accroché, esprit qui zappe et main qui « re-checke » toute seule. Plutôt que de me forcer, je me crée un moment-refuge pour décrocher en douceur : respiration lente, odeur juste, geste faisable tout de suite.

Le petitgrain fait redescendre d’un cran après les notifications. Le hinoki apporte un vrai « bain de forêt » intérieur : calme net, focus qui revient sans tension. L’encens serrata désembue la tête quand elle bourdonne d’onglets ouverts. Le ravintsara remet de la clarté fonctionnelle sans exciter. L’amyris, enfin, sert de rampe d’atterrissage le soir : on quitte l’écran, on retrouve le corps.
Rien de compliqué : une minute d’inhalation, dix à quinze minutes de diffusion, ou une trace très diluée (1–2 %) au sternum/poignets juste avant une séquence sans écran. L’alerte baisse, l’humeur s’éclaircit, le regard se détache.
Il reste alors assez d’espace pour une action hors écran, marcher deux minutes, boire de l’eau, ouvrir un seul document, et la journée reprend une forme vivable.

1- Petitgrain bigarade (Citrus aurantium var. amara, feuilles)
Quand je quitte un flux (reels, actus, courriels), mon système reste « haut dans les tours ». Le petitgrain fait redescendre proprement : sa note verte, légèrement boisée, calme le système autonome, l’épaule se relâche et la respiration reprend un rythme tenable.
Je l’utilise juste après avoir posé le téléphone : 60–90 s d’inhalation, puis j’enchaîne avec une mini-action hors écran (ouvrir la fenêtre, boire un verre d’eau, ranger deux objets).
En diffusion, dix minutes aident à sortir du zapping et à revenir à une tâche unique. En cutané, je reste léger (1–2 %) au sternum/poignets.
Mon geste : je ferme l’app, j’inspire le petitgrain une minute, puis je fais une seule chose non numérique pendant 90 secondes. Le cerveau décroche, la suite devient faisable.
2- Hinoki (Chamaecyparis obtusa)
Après trop d’onglets, j’ai la tête « plate », comme un bourdonnement diffus. Le hinoki ouvre l’espace différemment : boisé-clair, résine fraîche, il apporte une quiétude lucide (moins de bruit mental, plus de profondeur de champ).
Je m’en sers en « pont » entre deux blocs de travail : 60–90 s d’inhalation, puis je choisis une seule chose à faire. En diffusion, dix minutes transforment la pièce, c’est discret, propre, respirable.
Sur la peau, dilution 1–2 % au sternum/nuque si j’ai besoin d’un fil calme qui dure.
Mon geste : j’inspire le hinoki, je m’assois droit, j’écris la prochaine action en 7 mots ou moins. Le focus revient sans crispation.
3- Encens serrata (Boswellia serrata)
Trop d’écran crée une brume particulière : la pensée se disperse, la respiration reste haute, et tout a l’air urgent.
L’encens serrata agit comme un nettoyage intérieur : sa note résineuse-fraîche remet de l’air entre les pensées et stabilise l’attention. Le mental retrouve un fil simple, sans effort.
Je l’utilise quand je quitte une longue séquence devant l’ordi, cerveau « plein » mais pas productif. Une inhalation lente 60–90 s clarifie, l’expiration s’allonge, et la dispersion décroît.
En diffusion, dix minutes suffisent pour « changer d’état » avant une tâche importante ou une conversation. Sur la peau, je reste léger (1–2 %), sternum ou poignets, surtout en fin de journée pour relâcher la pression.
Mon geste : j’inspire l’encens, je ferme les yeux dix secondes, puis je choisis une seule priorité. Moins de bruit → plus de direction.
4- Ravintsara (Cinnamomum camphora CT cinéole)
On la connaît « immunitaire », mais en détox numérique elle a un autre pouvoir : elle dégage le brouillard mental sans survolter.
Quand les écrans me laissent dans un état flou-fatigué (plus rien ne sort, mais je scroll quand même), le ravintsara me ramène au présent, propre, disponible, pas nerveux.
Je l’utilise surtout en journée : 60–90 s d’inhalation pour remettre du tonus juste, sans caféine émotionnelle. En diffusion, dix minutes suffisent pour retrouver une énergie « qui pense droit ». Sur la peau, dilution 1–2 % sur sternum/nuque avant de reprendre une tâche simple.
Mon geste : j’inspire le ravintsara, puis je me lève et marche 30–60 s. Cerveau en ligne → action possible.
5- Amyris (Amyris balsamifera)
Quand la journée finit en écran, l’amyris sert de rampe de descente. Pas un somnifère : un ancrage tranquille, boisé-ambré, qui ralentit ce qu’il faut pour retrouver son corps.
La tête se calme, les épaules se posent, et le passage vers le soir devient plus simple.
Je l’utilise quand je ferme l’ordi mais que l’esprit continue de tourner. Une minute d’inhalation suffit pour décrocher. En diffusion, dix minutes donnent un climat calme, parfait avant une routine sans téléphone.
Sur la peau, dilution 1–2 % sur sternum/poignets/chevilles ; je l’aime bien en duo avec petitgrain pour la transition maison → nuit.
Mon geste : j’inspire l’amyris, je baisse l’intensité des lumières, je prépare une action tranquille (tisane / douche / livre). L’écran perd son aimant, le corps reprend sa place.
Un sel de bain botanique pour une détox numérique douce
Pourquoi je propose des bains pour décrocher des écrans
Les écrans sont partout : sur le bureau, sur la table, dans la poche. Je ne suis pas contre, ils font partie de ma vie aussi, mais je remarque une chose : plus le temps passe devant, plus j’ai l’impression d’être un peu moins là. La tête se remplit d’onglets ouverts, le temps se dilate, l’attention se fragmente.
Le bain est un des rares moments où tout peut se poser. L’eau chaude relâche les épaules, le téléphone reste à l’extérieur de la pièce, le regard n’est plus accroché à une lumière bleue. Parfois, je mets une musique très discrète, parfois rien du tout : juste le bruit de l’eau, la respiration, et le corps qui commence à se rappeler qu’il existe en dehors des notifications.
Dans ce contexte, les huiles essentielles me servent de fil d’Ariane vers quelque chose de plus simple : le corps, les sens, le réel.
Pour la détox numérique, j’ai choisi une synergie à l’odeur claire et vivifiante :
- La litsea cubeba et le citron pour éclaircir la tête, rafraîchir l’esprit, comme ouvrir une fenêtre intérieure.
- Le romarin pour remettre un peu d’ordre dans la pensée, rassembler ce qui est éparpillé.
- La palmarosa pour garder de la douceur dans toute cette fraîcheur, éviter le côté trop « coup de fouet ».
- Le genièvre pour cette impression d’air pur et net, comme une marche dans un endroit où le réseau ne passe plus.
Ce mélange ne promet pas de guérir la fatigue numérique, mais il change l’ambiance : le regard revient vers le corps, l’odeur remplace le flux d’images, le système nerveux quitte le mode « stimulation constante » pour quelque chose de plus posé. On se sent à nouveau présent, dans une seule chose à la fois : le bain, l’instant, soi.
Ma façon de fabriquer ces sels de bain
Là encore, mon intention n’est pas de lancer une grosse production. Chaque sel de bain botanique est préparé à la pièce, au moment de la commande. C’est une façon volontairement lente de travailler : peser, mélanger, sentir, ajuster. Vous comprendrez que ce ne sera jamais une usine et c’est très bien ainsi.
Je tiens à rester simple, accessible, humain. Offrir quelque chose de vrai, de limité en quantité, mais soigné dans l’intention. Si cela peut aider une personne à retrouver un peu de présence, à remettre une frontière saine avec les écrans, j’en suis sincèrement heureux. Et j’aime recevoir les retours, les ressentis, les petites histoires de bain : ce partage fait partie du processus, c’est déjà une manière de se reconnecter.

Je préfère être clair : ni les huiles essentielles, ni mes synergies de bain ne sont un remède à la fatigue numérique. Elles ne remplacent pas le sommeil, ni les pauses nécessaires, ni les limites qu’on pose avec ses appareils.
En revanche, elles peuvent aider à créer un rituel : un moment où le corps se détend, où le mental se clarifie un peu, où l’on reprend contact avec ses sensations. C’est souvent là que commence le vrai changement : quand on se sent suffisamment présent pour décider de fermer un écran, de sortir prendre l’air, de se choisir un peu plus.
Ce sel de bain n’est pas une solution miracle, c’est un coup de pouce sensoriel : une petite porte entrouverte pour revenir à soi, loin du bruit numérique, au moins le temps d’un bain.
Si vous souhaitez le découvrir, voici le lien. >>>
Pour aller plus loin
Pour reprendre la main sur l’attention (et l’envie compulsive de « scroller »), deux ouvrages se complètent bien :
How to Break Up with Your Phone (Revised Edition) — Catherine Price propose un programme concret en 30 jours pour redessiner la relation au smartphone : audits d’usage, rituels de coupure, notifications « diète », et routines qui rendent la vraie vie plus attractive que l’écran. Parfait pour un défi détox clair, balisé, actionnable.
Fragrance & Wellbeing: Plant Aromatics and Their Influence on the Psyche — Jennifer Peace Rhind explore comment l’olfaction module humeur, attention, mémoire et stress. Utile pour intégrer des micro-rituels aromatiques (inhalation courte, diffusion ciblée) comme « ancres » lors des fenêtres sans écran.
Ces ressources n’ont pas vocation à remplacer un avis médical, mais offrent un cadre pratique (digital) et sensoriel (olfactif) pour retrouver du focus… et le plaisir d’être hors écran.
Conclusion — débrancher en douceur
Je n’essaie plus de «gagner» contre l’écran. Je crée une prise : une odeur, une expiration plus longue, un geste analogique. Le cerveau se ré-accorde vite quand on lui offre un sas.
Un pas à la fois, c’est suffisant pour aujourd’hui.
