Je calme une crise d’angoisse : mes 5 huiles essentielles en cas de panique
Christian St-PierreL’anxiété peut ronronner en arrière-plan ; l’angoisse, elle, déborde d’un coup, souffle court, cœur qui cogne, idées en boucle. Je ne cherche pas un « off » magique : je mise sur un sas de 90 secondes (respiration + ancrage + inhalation) que j’ai pratiqué à l’avance. En quelques inspirations, l’alerte baisse, l’expiration s’allonge, et je récupère juste assez de clarté pour agir.
Ici, je vais droit au concret avec cinq alliées complémentaires : le petitgrain bigarade pour descendre d’un cran sans s’éteindre, la khella quand la respiration se bloque, le yuzu pour alléger la vague émotionnelle, le vétiver pour revenir dans le corps et couper la montée, la camomille allemande pour relâcher les tensions physiques et adoucir le système.
Pas de protocole compliqué : inhalation 60–90 s, diffusion 10–15 min si besoin, trace diluée 1–2 % au sternum/poignets pour tenir l’effet. Je respire, je m’ancre, j’inspire l’odeur… et je reprends la main, un pas après l’autre.

1- Petitgrain bigarade (Citrus aurantium var. amara, feuilles)
Molécules clés : acétate de linalyle, linalol, α-terpinéol
Effet global : équilibrant et apaisant ; atténue la tension nerveuse, soutient un réajustement émotionnel et apporte une stabilité calme et claire lorsque l’esprit est dispersé ou surstimulé.
Quand l’angoisse monte d’un coup, cœur qui s’emballe, pensées qui s’entrechoquent, souffle trop court, le petitgrain aide à redescendre sans nous assommer. Sa note verte, légèrement boisée, calme le système nerveux autonome : on sent le corps décrocher d’un demi-cran, l’intérieur se réorganiser, et la respiration retrouver un rythme qu’on peut suivre. Ce n’est pas une « évasion » ; c’est une décélération accessible.
Je l’utilise au tout début d’une crise, quand je sens que ça bascule. Une inhalation lente de 60–90 secondes, de préférence assis, suffit souvent à défaire la montée. Si je veux continuer, je prends trois longues expirations, l’expiration est toujours la clé.
En diffusion, dix minutes posent un fond sécurisant, utile en fin de journée ou avant de dormir. Sur la peau, je reste léger : dilution 1–2 % sur sternum ou poignets ; si ma peau est sensible, je teste dans le pli du coude.
Mon geste : dès que l’alerte monte, je prends le petitgrain, je respire lentement, je pose la main sur le sternum. Trois expirations plus longues que les inspirations. Et souvent, le corps se souvient qu’il peut revenir.
2- Khella (Ammi visnaga)
Molécules clés : khelline, visnagine
Effet global : bronchodilatateur et ouvrant ; apaise les tensions thoraciques, aide à réduire les spasmes et soutient une respiration plus fluide et plus confortable.
Dans la crise d’angoisse, c’est souvent le souffle qui disparaît en premier : poitrine serrée, gorge nouée, incapacité à « reprendre de l’air ». La khella agit là où c’est le plus urgent : elle aide à desserrer la mécanique respiratoire.
Son odeur herbacée-claire ne cherche pas à calmer l’esprit directement ; elle rouvre l’espace pour que le cerveau retrouve l’oxygène dont il a besoin pour redescendre.
Je l’utilise uniquement en inhalation, dès que la sensation d’étouffement se manifeste : une goutte sur un mouchoir, 60–90 secondes de respiration lente, en allongeant l’expiration. Si je sens que ça coince encore, je fais une courte pause, puis quelques cycles supplémentaires.
Pas de diffusion, pas d’application cutanée, on reste sur le plus simple et le plus sûr. À éviter en cas de grossesse/allaitement ou d’asthme non contrôlé ; ici, la prudence est reine.
Mon geste : quand la respiration se comprime et que l’esprit s’alarme, je prends la khella, j’inspire doucement, puis j’allonge chaque expiration un peu plus. Je ne cherche pas à « calmer la panique » ; je crée juste assez d’espace pour que l’air revienne, et avec lui, la possibilité de reprendre la main.
3- Yuzu (Citrus junos)
Molécules clés : limonène, γ-terpinène, β-pinène
Effet global : lumineux et délicatement dynamisant ; allège la lourdeur mentale, adoucit le stress et apporte une clarté fraîche et pétillante qui aide à retrouver un calme concentré.
Quand la crise d’angoisse surgit, tout devient trop proche : pensées collées, cœur pressé, attention crispée. Le yuzu ouvre une fenêtre. Sa note d’agrume douce, presque veloutée, allège la montée émotionnelle sans donner le vertige.
C’est une lumière qui ne flashe pas : elle ramène un peu d’espace autour de ce qu’on ressent, assez pour souffler à nouveau.
Je m’en sers quand la panique prend de l’ampleur et que je sens mes épaules monter. Une inhalation lente de 60–90 secondes permet souvent de décoller le regard des scénarios catastrophes. En diffusion, dix minutes suffisent pour adoucir l’ambiance, surtout en fin d’après-midi, quand l’esprit fatigue.
Sur la peau, je reste léger : dilution 1–2 % sur poignets ou sternum, en évitant l’exposition solaire sur la zone dans les heures qui suivent. Son odeur est tendre, jamais envahissante ; je l’utilise quand j’ai besoin de « descendre » en douceur.
Mon geste : quand la vague émotionnelle monte trop vite, je respire le yuzu quelques cycles, puis je regarde trois objets autour de moi. Ce simple retour au réel, accompagné de l’odeur, m’aide à réatterrir, doucement, sans forcer.
4- Vétiver (Chrysopogon zizanioides)
Molécules clés : khusimol, β-vétivone, α-vétivone
Effet global : profondément ancrant et stabilisant ; relâche la tension nerveuse, soutient l’ancrage émotionnel et apporte un calme lent et régulier lorsqu’on se sent dispersé ou surstimulé.
En pleine crise d’angoisse, l’esprit file très loin, très vite. Le corps, lui, se vide : jambes molles, ventre froid, sol qui disparaît. Le vétiver fait l’inverse : il ramène vers le bas. Sa note terreuse, profonde, presque minérale, tire doucement l’attention vers les pieds, ralentit le rythme intérieur et coupe la montée en flèche.
On ne « plane » plus dans la peur : on revient dans le corps, ici et maintenant.
Je l’utilise quand je sens que tout part trop haut, tête qui bourdonne, vision étroite, cœur qui cogne. Une inhalation lente de 60–90 secondes suffit souvent à remettre du poids dans les jambes.
En diffusion, quelques minutes créent une ambiance dense et rassurante ; j’aime l’utiliser en soirée, quand je veux atterrir. Sur la peau, le vétiver est puissant : je le dilue à 1–2 %, de préférence sur les chevilles, le bas du dos ou le sternum. Sa texture visqueuse aide à ralentir, comme si le temps se densifiait un peu.
Mon geste : quand la panique m’arrache du présent, je respire le vétiver et je place mes pieds bien au sol. Je les sens. Je prends trois expirations plus longues que les inspirations. Petit à petit, la peur perd de sa vitesse, et le corps reprend les commandes.
5- Camomille allemande (Matricaria recutita)
Molécules clés : chamazulène, bisabolol, oxydes de bisabolol
Effet global : fortement apaisant et anti-inflammatoire ; relâche les tensions profondes, calme les irritations (émotionnelles et physiques) et apporte une sensation d’apaisement ancrée et réconfortante lorsque tout devient trop intense.
Dans la crise d’angoisse, la peur ne reste pas dans la tête : elle serre la mâchoire, le ventre, la gorge. La camomille allemande aide à dénouer ces tensions physiques, à calmer l’emballement du système nerveux et à rendre le corps plus habitable.
Sa note herbacée, douce et un peu fruitée invite à ralentir, pas à s’endormir, mais à revenir dans une sensation supportable.
Je l’utilise quand la panique se manifeste par des spasmes, une digestion nouée ou un corps en sur-réaction. Une inhalation lente de 60–90 secondes suffit souvent à adoucir les zones contractées.
En diffusion, dix minutes créent une atmosphère plus souple, idéale en fin de journée ou avant le coucher. En cutané, je reste léger (1–2 %), sternum, ventre ou poignets ; si la peau est sensible, je fais un test au pli du coude.
Mon geste : quand la crise se traduit surtout par une tension corporelle, ventre serré, souffle bloqué, je respire la camomille allemande, puis je place une main chaude sur la zone crispée. La combinaison odeur + contact physique m’aide à faire de la place, juste assez pour laisser la vague redescendre.
Un sel de bain botanique pour apaiser l’angoisse
Pourquoi je propose des bains pour les crises d’angoisse et l’anxiété
Il y a des moments où l’angoisse ne laisse plus beaucoup de place. Le corps se serre, la poitrine se contracte, le cœur accélère sans raison apparente. La tête se remplit de scénarios, de « et si… », de pensées qui tournent en boucle. Même le repos semble loin : on a l’impression qu’il n’y a plus d’espace disponible à l’intérieur pour respirer vraiment.
Ces sensations ne sont pas des caprices, ni des faiblesses. Elles racontent souvent un système nerveux à bout, qui ne sait plus très bien comment redescendre. Quand tout se resserre comme ça, on a besoin de gestes simples, concrets, qui redonnent un peu de place au souffle, au corps, à la présence.
Pour moi, le bain peut devenir un de ces gestes. L’eau chaude entoure le corps, le poids se modifie, la respiration se cale peu à peu sur un rythme plus lent. On n’a rien à expliquer à personne, rien à justifier. C’est un endroit où l’on peut juste se dire : « Là, je fais une pause. Je laisse le corps retrouver un peu d’espace. »
Dans cet environnement, les huiles essentielles ne sont pas là pour « couper » l’angoisse comme un médicament. Elles servent plutôt à créer une atmosphère qui invite au relâchement : un climat sensoriel qui parle au système nerveux autrement que par les pensées.
Pour l’angoisse et les moments de grande tension intérieure, j’ai choisi une synergie qui travaille autant sur le mental que sur le corps :
- La lavande vraie pour apaiser, relâcher la pression intérieure, accompagner la descente du rythme cardiaque et de l’agitation mentale.
- La camomille romaine pour bercer le système nerveux, adoucir les nœuds émotionnels, offrir un vrai geste de consolation.
- Le vétiver pour enraciner en profondeur, ramener la conscience vers le bas du corps, comme si on retrouvait un sol sous les pieds.
- L’amyris pour envelopper d’une chaleur boisée, stable, rassurante, qui donne le sentiment d’être contenu.
- L’orange douce pour apporter une clarté légère, un peu de lumière dans le brouillard, sans chercher à forcer la bonne humeur.
Ce mélange ne promet pas de faire disparaître l’angoisse d’un coup. Il propose une autre expérience : une présence chaude, discrète, qui aide le corps à se dénouer, le souffle à revenir, la tête à prendre un centimètre de distance avec ce qui semble envahissant. On ne « combat » pas l’angoisse dans le bain, on lui offre un cadre plus doux pour qu’elle puisse s’apaiser un peu.
Ma façon de fabriquer ces sels de bain
Comme pour tous mes sels de bain botaniques, je ne travaille pas dans une logique de production massive. Chaque mélange est fabriqué un par un, au moment de la commande. Je pèse, je mélange, je sens, et je prends le temps de le faire calmement. Ce rythme volontairement lent me semble cohérent avec ce que proposent ces bains : ralentir, retrouver de la présence, sortir du mode urgence.
Je veux rester simple, accessible et bienveillant. Je n’ai pas l’ambition d’ouvrir une usine ni de remplir des palettes. Mon intention est d’offrir quelque chose de vrai, d’artisanal, qui puisse accompagner concrètement une personne dans un moment plus difficile. Quand on me raconte que ce bain a permis à une soirée compliquée de devenir un peu plus respirable, ou qu’une crise a été un peu moins violente, j’ai le sentiment que le produit remplit sa mission : soutenir, sans prétendre tout résoudre.

Et je préfère être très clair : ni les huiles essentielles, ni ce sel de bain ne remplacent un suivi médical, une thérapie ou l’aide professionnelle qui peut être nécessaire en cas d’anxiété importante ou de crises répétées.
En revanche, ils peuvent offrir un soutien complémentaire : un rituel qui aide le corps à se relâcher, qui donne au système nerveux un signal de sécurité, qui crée un moment où l’on se sent un peu moins prisonnier de la tension intérieure. Parfois, c’est ce genre de petite parenthèse qui ouvre la porte à d’autres gestes : demander de l’aide, parler à quelqu’un, ajuster son rythme.
Ce bain n’est pas une solution miracle. C’est un allié discret, un geste pour se redonner de l’espace quand tout se resserre, pour laisser le souffle revenir et le corps se rappeler qu’il peut, encore, se détendre un peu.
Si vous souhaitez le découvrir, voici le lien. >>>
Pour aller plus loin
Pour apaiser l’angoisse (boucle d’anticipation, nœud à l’estomac, pensées en spirale), deux repères complémentaires :
Aromatherapy for Healing the Spirit — Gabriel Mojay : cartographie claire des familles d’huiles et de leurs effets sur le système nerveux. Essences d’ancrage (vétiver, cèdre), de régulation (lavande, petitgrain) et de clarté (encens) pour des micro-rituels olfactifs qui calment l’hyper-vigilance et aident à « redescendre ».
Unwinding Anxiety — Judson Brewer : approche neuroscientifique très pratique pour défaire les boucles d’anxiété (habitudes, récompense, craving de certitude). Outils d’observation, curiosité guidée, respiration et exercices courts pour casser le cycle anticipation → évitement.
Ces lectures ne remplacent pas un suivi médical/psychothérapeutique, mais offrent un duo sensoriel (olfaction) + méthodologique (neuro-comportemental) pour reprendre la main sur l’angoisse au quotidien.
Conclusion — on n’a pas besoin d’être “zen”, juste d’avoir une prise
Mon objectif n’est plus « zéro anxiété ». Je cherche une prise : une odeur juste, une expiration plus longue, un pas concret. L’alarme redescend rarement d’un coup ; elle se régule par gestes répétés. Un pas à la fois, c’est suffisant pour aujourd’hui.

